Jeunesse

« On a fait ce qu’il y a de plus beau au monde, je crois : on a imaginé qu’on allait changer nos vies. »

Demain la révolution de Valérie Zenatti

Editions L’école des loisirs
Collection Maximax
Juin 2008 – 95 Pages
Couverture de Alan Mets

Quatrième de couverture :

Il est arrivé une catastrophe à l’école Jean-Moulin.
Une, ou plutôt deux.
D’abord, la directrice bien-aimée de tous, madame Mervent, a fait une mauvaise chute dans l’escalier. Les pompiers sont venus pour l’emmener d’urgence à l’hôpital. Elle est dans le coma.
Ensuite, son remplaçant est arrivé. Il n’est bien-aimé de personne, car il passe son temps à regarder tout le monde d’un air cruel et à distribuer des punitions et des brimades, à ceux qui parlent, à ceux qui crient, à ceux qui courent, et même à ceux qui ont juste l’air heureux. Bref, c’est un tyran. Barbara, Arthur, Paul, Victor et Louise le surnomment très vite l’Ogre des écoles. Mais un surnom, même bien trouvé, ne suffit pas.
Changer la vie, se débarrasser d’un tyran, ça s’appelle faire la révolution. Il faut donc commencer par se documenter sur les révolutions du passé pour bien préparer celle de l’avenir et la réussir. Le problème, c’est que quand on tape « Révolution » sur internet, le moteur de recherche annonce 523684 réponses correspondantes. Laquelle choisir ???

Avis personnel :

Dès les premières pages, le lecteur est tout de suite plongé dans l’histoire. Madame Mervent, la directrice de l’école Jean-Moulin, fait une chute dans l’escalier. Elle est remplacée par Monsieur Geld qui tyrannise les élèves autant que leurs professeurs. Tout est interdit, le silence a remplacé les éclats de rire à la récréation, les élèves viennent à l’école la peur au ventre, les maîtresses ont les larmes aux yeux…il faut que cela cesse ! Les deux premiers chapitres servent à présenter le cadre de l’école et la situation avant que le sujet du livre intervienne : la révolution. La parole est donnée aux enfants tout au long du roman, il y a peu d’intervenants adultes. Les parents ne comprennent d’ailleurs jamais la situation tendue existante à l’école.

Un groupe d’élèves du CM2 va se réunir en secret et établir un plan pour se débarrasser de l’Ogre des écoles. Les enfants mènent des recherches et commencent par d’abord déterminer ce qu’est une révolution. Quantité de définitions y correspondent mais ils finissent par trouver celle dont ils ont besoin : pas de violence mais clamer haut et fort ce qu’ils veulent. Ils se posent des questions sur ce qu’ils souhaitent exactement et sur comment l’obtenir. Cela amènera aussi le (jeune) lecteur à réfléchir dessus. Une fois décidés sur le plan à suivre, les enfants vont travailler à son exécution (pas couper la tête du directeur hein) pendant plusieurs semaines.

Une réflexion de Paul sur la Révolution :

Pourtant, je ne pense pas qu’on puisse dire que les révolutionnaires ont perdu. Ils ont fait avancer le monde, l’ont rendu meilleur, ou un petit peu moins injuste, en tout cas.

Les élèves sont de plus en plus nombreux mais le groupe initial est composé de huit membres : Enza, Juliette, Victor, Geoffroy, Paul, Arthur, Tom et Barbara. Ils sont tout de même beaucoup et il y a peu de pages ce qui fait qu’on peut parfois les confondre. Chacun possède une qualité propre qu’il va mettre au service du Club révolutionnaire de l’école Jean-Moulin dit CRDEJM. Quelques personnages sortent néanmoins du lot. Il y a Victor, très timide à l’école, mais qui apporte au club de solides connaissances sur la Révolution. Il y a Geoffroy, l’instigateur du club, qui a réunit tout le monde et coordonne les différentes tâches. Il y a aussi Paul, garçon responsable que la narratrice admire. Et finalement cette dernière, dénommée Barbara, qui fera preuve de beaucoup de courage. C’est elle qui nous raconte l’histoire mais son point de vue n’est pas clos sur elle-même.

Une amitié forte s‘établit entre tous ces enfants grâce à cette aventure qu’ils vivent ensemble. Les élèves sont curieux, inventifs et déterminés à réussir. Ils construisent pas à pas la révolte jusqu’à la bataille finale. Ils ont parfois peur des conséquences mais ils sont prêts à tout pour aller jusqu’au bout : ils se battent pour leur liberté. Ce livre est aussi un témoignage de solidarité : personne n’est abandonné.

Un Monsieur à un journaliste :

« Je suis là pour qu’on me respecte, même si je ne gagne que mille euros par mois. Depuis des siècles, des hommes et des femmes se battent pour être respectés, pour que chacun puisse vivre comme un être humain. C’est un combat qui ne doit jamais cesser. »

En résumé :

Un roman vibrant de messages pour la liberté et la solidarité.

Challenge : Lecture & Liberté

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