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Une si jolie Terre de Satoe Tone

Éditions Balivernes
26 x 20 cm – Cartonné
32 pages – 14€

Quatrième de couverture :

La banquise fond. Quatre-vingt quatre pingouins doivent se trouver une nouvelle maison. Mais où ? La Terre si pollué…

Avis personnel :

Une si jolie Terre est un album très intéressant pour aborder le thème de l’écologie. Puisque la banquise fond, quatre-vingt-quatre pingouins doivent trouver un nouvel endroit où vivre. L’album fonctionne toujours de la même manière. Les pingouins ont entendu parler d’un magnifique lieu quelque part sur Terre. Enthousiasmés, ils s’y rendent mais le paysage qui les accueille est désolant. Au lieu des couleurs éclatantes des merveilleuses eaux et forêts attendues, ils ne trouvent que le gris de la pollution. Après avoir exploré les quatre coins de la Terre, ils cherchent à aller encore plus loin. Ils contemplent alors la Terre qui est si jolie vue d’en haut. Ils réalisent ainsi qu’ils ne doivent pas abandonner et aider la Terre à guérir.

Les quatre-vingt-quatre pingouins de cet album font référence aux quatre-vingt-quatre pays qui ont ratifié le protocole de Kyoto lors de la COP3. Ces pays ont pris conscience de l’importance de protéger leur environnement et ont choisi de faire des efforts pour réduire leurs productions des gaz à effets de serre. En effet, ceux-ci sont en grande partie responsable du réchauffement climatique qui bouleverse les écosystèmes dont celui de nos pingouins. Même s’il faut aller plus loin dans les efforts réalisés pour sauver la Terre, chaque geste compte. Les gestes les plus simples se cumulent et permettent de prendre soin de la Terre.

Cet album permet de sensibiliser dès le plus jeune âge aux enjeux écologiques grâce à sa narration simple et répétitive. Le contraste des lieux rêvés et ceux abîmés par l’Homme est saisissant. J’ai été émerveillée par la beauté des illustrations. Les pingouins sont sublimes en rouge et blanc avec un haut-de-force et un nœud papillon. Ils rêvent d’un monde coloré et les pages sont remplies de détails. Les maisons prennent la forme d’animaux (poissons…) ou sont construites avec des éléments naturels (fleurs…). Les pingouins sont forcément très déçus quand ils découvrent un monde ravagé par la pollution humaine : tout est mort. Les illustrations sont réalisées aux pastels et le rendu est très doux. Elles prennent à chaque fois la double-page.

En résumé :

Une si jolie Terre est un album magnifiquement illustré sensibilisant avec justesse aux enjeux écologiques.

Albums

Pandora de Victoria Turnbull

Éditions les arènes
240 x 275 mm
32 pages – 12,90€
Traduction de Victoria Scoffier
Site officiel de Victoria Turnbull

Quatrième de couverture :

Pandora vit seule dans un monde en ruine.
Personne ne lui rend jamais visite, alors elle s’occupe comme elle peut, en réparant ce qui l’entoure.
Le jour où un oiseau tombe devant sa porte, le monde de Pandora commence doucement à changer…

Avis personnel :

Pandora est un magnifique album que j’ai adoré découvrir. La couverture m’avait tout d’abord attirée par l’impression de douceur qu’elle dégageait. Lorsque j’ai vu le livre en vrai, j’ai été émerveillée par l’objet. En effet, il possède une couverture en tissu, qui est très douce au toucher. De plus, elle donne un effet brillant qui se voit surtout dans le gris nacré. La première de couverture montre au centre la jeune Pandora, une renarde vivant seule dans une sorte de décharge publique, avec plein d’objets vieux ou abîmés autour d’elle. Elle est assise, souriante, avec un petit oiseau qu’elle recueille. Grâce à lui, son monde solitaire va changer. Cela se voit notamment sur la quatrième de couverture dont la page entière est recouverte de végétation excepté un petit encadré où figure le synopsis et quelques informations éditoriales obligatoires (code barre, prix).

L’intérieur de l’album est tout aussi réussi que l’extérieur. La construction n’est jamais similaire. Une illustration peut prendre une page pleine comme une double-page. Elle peut aussi figurer dans des cadres, avec un ou plusieurs par page, ou encore plusieurs images se succèdent sur la même page. Le texte est lui très court, une ou deux phrases maximum par page. Parfois, celle-ci commence et se termine sur une autre page. Les dessins sont réalisés au crayon et à l’aquarelle, ce qui donne un rendu très doux. Les couleurs utilisées sont dans des tons pâles, un peu passés, qui donnent une impression d’intimité. Plusieurs pages fourmillent de détails à observer, d’autres sont des gros plans, mais toutes les pages sont sublimes à contempler.

L’histoire m’a tout autant plu que le graphisme. Pandora est une renarde vivant seule dans un monde en ruines. Elle récupère des objets qu’elle raccommode ou utilise d’une autre façon pour se construire son chez elle. Un jour, elle recueille un oiseau blessé. Elle le soigne et quand ce dernier s’envole, il revient toujours. Jusqu’au jour où il ne revient plus ; ce qui la plonge dans une tristesse incommensurable. Mais le monde continue de tourner et de prendre des couleurs. L’album délivre un joli message d’amitié et d’espoir, sous fond de cycle de temps et d’écologie.

En résumé :

Pandora est un magnifique album, tant par son récit que par ses illustrations, qui délivre un joli message d’amitié et d’espoir, sous fond d’écologie.

Albums

La reine des fourmis a disparu

lareinedesfourmisadisparuAuteur : Fred Bernard
Illustrateur : François Roca
Éditions Albin Michel Jeunesse – 15 €
42 pages – Novembre 2016
Première publication en 1996

Synopsis :

« On a enlevé notre reine ! » Ce cri résonne dans ma tête comme dans celle de milliers de fourmis et dans les galeries de la fourmilière. Notre reine, notre mère à tous, a disparu dans l’épaisse forêt tropicale qui nous entoure. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin, dira-t-on ! Et c’est moi, Mandibule de savon, qui suis chargé de l’enquête. Je suis à la fois détective et représentant de la loi de la jungle au sein de la tribu des fourmis rouges. Ma mission : mettre la patte sur celui et celle qui a enlevé notre très chère reine pendant la nuit.

Avis personnel :

La reine des fourmis a disparu ! Ou plutôt, elle a été enlevée ! Mandibule de Savon, en tant que détective et représentant de la loi de la jungle au sein de la tribu des fourmis rouges, est chargé de l’enquête. Secondé par un jeune assistant : Elytre de Lait, surnommé Elie, les voilà partis pour résoudre ce mystère avec un seul indice : un poil long et clair. A qui peut-il bien appartenir ? Ils interrogent divers animaux de la jungle, bravant moult dangers. Mandibule ne recule devant rien pour retrouver la reine, car la vie de la fourmilière en dépend. Elie l’admire beaucoup, un peu trouillard mais très savant, il le prend pour modèle.

Les fourmis travaillent inlassablement sans se poser de questions. Elles accumulent des milliers de vivres dans les réserves et des brindilles pour la construction de la fourmilière. Tout à coup, je remarque que certaines d’entre elles transportent d’étranges choses. Je m’élance et cours le long de la colonne, remontant le courant des ouvrières qui traînent des petits objets inconnus.

A la suite d’un nouvel indice, Mandibule et Elie sont amenés à sortir de la forêt. Ils s’aventurent en terre inconnue et découvrent des choses étranges qu’ils perçoivent comme menaçantes. Le monde des hommes est dépeint de manière effrayante pour les fourmis et il semble inhospitalier. Les marques de la civilisation humaine sont présentes à travers des déchets (mégots de cigarette, canettes jetées…) ou des traces de véhicule comparées à des cicatrices. Les choses nouvelles ressemblent à des monstres morts (un avion froid et menaçant) et le contact des hommes est désastreux pour les animaux.

J’avais complètement oublié qu’au contact des hommes, les animaux perdent peu à peu l’usage de la parole ! J’en profite pour expliquer à Elie comment un animal domestique relâché dans la nature est incapable de communiquer avec les autres animaux. Il se laisse bien souvent mourir de tristesse et de faim.

Les fourmis continuent leur enquête et découvrent des animaux captifs dans l’avion. S’envolant avec lui, ils arrivent dans un musée sinistre où les animaux sont étrangement silencieux. A travers cette enquête, l’album aborde divers sujets tels que la vie des animaux ou l’exploitation humaine. Tout un écosystème est menacé par la cupidité des hommes. Tout en étant critique de la civilisation, l’album met surtout en avant le format enquête qui permet de faire participer le lecteur qui élimine les coupables potentiels en même temps que les deux détectives. La narration est réalisée à la première personne avec Mandibule racontant leurs aventures. Le lexique utilisé est plutôt riche, avec des mots parfois compliqués pour les plus jeunes, et beaucoup de descriptions. Le ton est plutôt distancié, tout en étant humoristique.

Il m’avoue aussi que, sans moi à ses côtés, il serait mort de peur depuis longtemps. Il trouve que je suis un détective formidable. Il est très bien, ce petit !

Les illustrations prennent une page entière, voire une double-page lors de certaines révélations ou moments importants. Elles sont très réalistes, notamment en montrant la taille des fourmis par rapport à leur environnement. Elles ne prennent toujours qu’un petit morceau de l’image. Les points de vue changent aussi selon le propos raconté, avec notamment des plongées et contre-plongées très réussies.

En résumé :

Une enquête palpitante menée tambour battant par deux fourmis rouges que rien n’arrête !

Albums

« Ouf, ce n’était qu’un mauvais rêve ! »

Baku le mangeur de rêves de Fabien Doulut

bakouvEditions Picquier Jeunesse – 16 €
40 pages – Octobre 2016

L’auteur :

Fabien Doulut dessine ses œuvres au crayon, plus ou moins gras en fonction de l’intensité voulue, et à la graphite aquarellable. Une fois les images numérisées, il les corrige et les colorise en infographie.

Synopsis :

Baku le mangeur de rêves possède le corps d’un ours, la trompe d’un éléphant, les yeux d’un rhinocéros, la queue d’une vache, les pattes d’un tigre.
C’est un des plus terribles yokaï, ces créatures fantastiques de la tradition japonaise.
Si tu ne veux plus jamais faire de cauchemars, écoute l’histoire de Toyo le petit orphelin qui réussit à apprivoiser Baku le mangeur de rêves.

Avis personnel :

Je regarde assez régulièrement les sorties des éditions Picquier, maison spécialisée dans la littérature asiatique, mais j’avais raté la sortie de cet album jeunesse que j’ai toutefois pu lire grâce à la masse critique de Babelio.

L’histoire de cet album explore la limite entre rêve et réalité. Toyo fait des cauchemars et ne peut dormir à cause d’eux comme de nombreux habitants de son lieu d’habitation. Divers yokaï peuplent leurs rêves, la plupart très effrayants. Toyo se montre courageux et part à la recherche de Baku, ce yokaï qui aspire les cauchemars. Il espère ainsi rétablir les nuits de sommeil pour tous.

Je le donne à Baku. Je le donne à Baku. Je le donne à Baku. Et souffle trois fois…

Le folklore japonais est abordé à travers les yeux d’un petit garçon chétif et sensible mais aussi persévérant. C’est une histoire simple et poétique, dans laquelle le lecteur s’immerge facilement. Il est à regretter un manque d’informations dans l’histoire sur les yokaï dont Baku mais le récit est surtout centré sur l’aventure – le rêve ? – d’un petit garçon.

Les illustrations accompagnent à merveille le texte de l’album. Dans des tons rouges-orangés, elles rappellent le crépuscule. Les yokai peuvent faire peur sauf Baku qui possède des traits doux. Les illustrations fourmillent de détails et prennent des pages entières. Elles correspondent au texte tout en ajoutant parfois quelques détails humoristiques. La couverture est superbe et concorde parfaitement avec l’album.

Pour consulter quelques pages, c’est sur le blog de l’auteur.

En résumé :

Un bel album sur l’aventure d’un petit garçon dans un univers onirique japonais.

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