Fantasy & Fantastique

« Il(s) étai(ent) autre chose. »

Phænomen [Intégrale] de Erik L’Homme

phaenomenÉditions Folio – 752 Pages
Publié le 1er mars 2018 – 10,50 €

Quatrième de couverture :

Claire, Violaine, Nicolas et Arthur sont quatre adolescents atteints d’étranges troubles du comportement. C’est pourquoi ils ont été confiés à la Clinique du Lac, spécialisée dans les cas désespérés. Mais dans cet établissement, seul le docteur Barthélémy s’intéresse à eux. Aussi, lorsque celui-ci est enlevé par trois hommes sinistres, les adolescents décident de s’enfuir de la clinique et de partir à sa recherche. Ils vont alors découvrir que leur handicap, à force de courage et de volonté, peut se transformer en pouvoir hors du commun.

La trilogie Phaenomen est ici réunie pour la première fois en un seul volume. Complots, pouvoirs surnaturels et indéfectible amitié sont les principaux ingrédients de ce thriller fantastique haletant.

Avis personnel :

Cette intégrale regroupe les trois tomes de la série Phaenomen. Le premier tome sert à introduire les personnages et à présenter le mystère les entourant. Cependant il y a aussi une vraie aventure avec résolution puisque les protagonistes sont lancés dans une chasse au trésor. Quelques mystères demeurent évidemment. Impossible de ne pas lire les tomes suivants à la suite tant ceux-ci sont étroitement liés. Les protagonistes sont pratiquement livrés à eux-mêmes bien qu’ils reçoivent à plusieurs reprises de l’aide. Ils sont à la recherche de la vérité sur leur réelle nature et ils vont en même temps découvrir un des secrets les plus gardés de l’humanité.

J’aime beaucoup les écrits de Erik L’Homme, notamment Le livre des étoiles et A comme Association. Ses récits avec une part de surnaturel (fantastique/science-fiction…) sont racontés de manière entraînante et c’est particulièrement le cas ici où dans les trois tomes les adolescents sont pourchassés et devancent – ou non – de peu leurs poursuivants. Chaque chapitre est introduit par les pensées ou les rêves d’un personnage et annonce donc sur qui  il va se focaliser. J’ai particulièrement apprécié ces petits passages qui apportent beaucoup à l’histoire et permettent de connaître plus en profondeur les personnages.

Claire, Violaine, Nicolas et Arthur sont quatre adolescents atteints d’étranges troubles du comportement mais qui possèdent des talents extraordinaires. Arthur dispose d’une mémoire prodigieuse mais il est sujet à de fréquentes crises ce qui l’oblige à adopter des schémas répétitifs (dessiner trois singes continuellement par exemple). Nicolas distingue les radiations infrarouges cependant il ne supporte pas la lumière et porte donc quotidiennement des lunettes noires. Violaine ne supporte pas qu’on la touche pourtant elle peut soumettre les gens à sa volonté en manipulant leur dragon qui ressemble à une écharpe de brume. Claire ne parvient pas à se déplacer normalement et se cogne dans tout ce qui l’entoure mais elle peut se déplacer à l’endroit qu’elle désire en moins d’une seconde même s’il se situe à quelques mètres.

Ils seront aidés ou contrés dans leur enquête par différents personnages. Le Docteur Barthélémy est le seul individu s’étant jamais soucié d’eux et qui prend à cœur leur existence. Antoine est comme le grand frère de Violaine et il les aidera du mieux qu’il pourra sans jamais leur poser de questions. Clarence est un missionnaire, aussi tueur à gage, mais qui est pourtant quelqu’un de droit. Il y en a d’autres mais je ne vais pas m’étendre plus. Certains personnages pourront changer de position d’un tome à l’autre, selon leurs motivations et les révélations qui sont faites.

L’intrigue est parfaitement menée et chaque conclusion d’un tome apporte diverses révélations qui seront exploitées dans le suivant. Les adolescents mènent de véritables chasses au trésor, résolvant énigme après énigme. Certaines semblent résolues assez facilement mais la fatigue des protagonistes se fait bien ressentir. En étant ensemble, ils ont trouvés des personnes sur qui compter. S’ils doivent composer avec les caractères de chacun, leur amitié est indéfectible et de multiples épreuves le prouveront. Tout ce qu’ils vivent les fait gagner en maturité mais ils doivent aussi subir les conséquences de leurs actes. L’explication finale est surprenante et le m’a totalement surprise.

En résumé :

Un récit haletant et surprenant !

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« Le ruisseau impossible était toujours là, bien sûr, dans la clairière inchangée. »

L’autre herbier de Nicolas et Amandine Labarre

AUTREHERBIERCOUVEditions Les moutons électriques – 112 Pages
Ouvrage relié – 21 cm × 26 cm
Publié le 4 novembre 2016 – 19 €

Quatrième de couverture :

Valentine s’ennuie, comme on peut s’ennuyer, bloquée en été avec ses parents sans ami ni téléphone. Elle a bien trouvé cet herbier et cette carte, près de la maison en rénovation, mais les herbes et les chemins qui s’y trouvent ne mènent nulle part, n’existent sans doute même pas.

Valentine va pourtant suivre ces sentiers qui ne peuvent se trouver là, passer de l’autre côté de cette rivière impossible, malgré les ombres entraperçues. Elle va y découvrir une forêt, infinie et sublime, que parcourent d’un pas lent des géants végétaux. Derrière elle, le chemin du retour disparaît déjà. Les feilges pourront-ils l’aider à repartir ?

Avis personnel :

L’autre herbier est tout d’abord un très bel objet. Le livre est en grand format, il présente une couverture reliée et une jaquette. La couverture est simple, de couleur foncée, ne présentant que le titre sur le recto et la feuille d’un arbre sur le verso. Le livre ressemble à celui qu’on pourrait trouver dans une vieille malle au grenier, renfermant milles trésors. La jaquette est très colorée avec une illustration de l’histoire et des feuilles aux couleurs automnales. L’intérieur du livre est tout aussi beau avec une impression de qualité sur du papier satiné tant pour le texte que pour les illustrations réalisées au crayon sépia. On pourra toutefois regretter quelques malheureuses coquilles (dont une erreur de prénom !).

Le livre présente un long texte découpé en chapitres successifs avec seulement un léger blanc pour les séparer. Les illustrations accompagnent le récit et se découvrent au détour d’une page. Il est difficile de qualifier le type du livre, un roman illustré peut-être ? Quoiqu’il en soit, le récit emporte le lecteur dans un monde merveilleux. La narration est très descriptive et poétique bien que pouvant être trop ardue pour de jeunes lecteurs. Quelques longueurs peuvent être notées mais l’émerveillent reprend vite le dessus.

Quand elle était plus petite, elle voyait des cartes sur le pare-brise quand il pleuvait lors des trajets en voiture. La géographie des gouttes brillantes lui promettait des paysages inédits, des lieux inconnus ou des trésors. Puis un coup d’essuie-glace balayait le tout, et elle regardait un nouveau monde éphémère se constituer, disparaître, être oublié. Parfois, elle saisissait des paysages d’une si grande beauté qu’elle pleurait silencieusement en les voyant s’effacer. Elle s’efforçait de les mémoriser, d’en conserver ne serait-ce qu’un fragment, mais le spectacle continuait, et d’autres merveilles insaisissables venaient prendre le relais un instant des splendeurs perdues.

Il ne faut pas chercher à comprendre l’origine ou la réalité de l’endroit où Valentine est emportée. Rien ne sera expliqué. Il faut plutôt profiter des créatures merveilleuses et des lois de ce monde qu’elle découvre. Le récit est une vraie ode à la nature, qu’elle soit imaginaire ou non. Toutefois, tout n’est pas qu’émerveillement. Valentine est une pré-adolescente qui se retrouve dans un lieu inconnu. Affrontant ses peurs, elle cherche à rentrer chez elle. Le découragement la gagne souvent mais elle n’est pas prête à renoncer. Malgré un accueil chaleureux par les feilges, ce n’est pas chez elle. Le thème du passage à l’âge adulte reste toutefois en filigrane.

En résumé :

L’autre herbier est un très beau livre, avec un récit captivant accompagné par de magnifiques illustrations.

Bonus : Quelques pages du livre.

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« Je suis heureux que tu sois ici avec moi. Ici, à la fin de toutes choses, Sam. »

Le seigneur des anneaux ; Tome 3 : Le retour du roi de J.R.R. Tolkien

leretourduroiTitre original : The Lord of the Rings
Editions Gallimard –  652 Pages – 2003
Illustrations de Philippe Munch
Traduction de F. Ledoux

Quatrième de couverture :

Le royaume de Gondor s’arme contre Sauron, le seigneur des ténèbres, qui veut asservir tous les peuples libres, hommes et elfes, nains et hobbits. Mais la vaillance des soldats de Minas Tirith ne peut rien désormais contre la puissance maléfique de Mordor. Un fragile espoir, toutefois, demeure : le Porteur de l’Anneau, jour après jour, s’approche de la montagne où brûle le feu du destin, seul capable de détruire l’Anneau Unique et de provoquer la chute de Sauron…

Avis personnel :

J’ai terminé ce livre il y a plusieurs mois déjà mais je ne prends le temps de rédiger ma chronique que maintenant…comme j’ai oublié des éléments, cela sera surtout mon ressenti global sur ce livre et cette trilogie. Après la lecture du premier tome et du deuxième tome, ce dernier tome clôt magnifiquement la saga !

Comme le tome précédent, ce livre est découpé en deux parties. Dans le livre V, le lecteur assiste à de grandes batailles. Le ton est plus sombre. Aragorn, toujours aux côtés de Legolas et Gimli, est en quête de son titre de roi. Sa valeur, bien qu’il l’ait déjà de nombreuses fois prouvée, sera de nouveau exposée. Mais pour ce qui est du courage, les autres personnages ne sont pas en reste. Je regrette que Legolas et Gimli ne soient guère présents mais les hobbits Pippin et Merry révèlent tout leur potentiel. Ils se retrouvent séparés mais chacun vit de grandes aventures. Pippin se retrouve avec Gandalf tandis que Merry entre au service du Rohan, sous les ordres du roi Théoden. Tous les deux font preuve d’un grand courage surpassant celui de bien des hommes. Les batailles épiques se succèdent, toutes sont parfaitement décrites. La bataille à Minas Tirith est une des plus importantes livrées contre les forces de Sauron. Chaque individu a un rôle à y jouer.

Dans le livre VI, le lecteur retrouve Frodon et Sam, accompagnés de Gollum, qui tentent d’atteindre la montagne du Destin. Ce récit n’occupe que la première partie du livre puisqu’après la destruction de l’Anneau, le devenir de chacun des personnages est explicité. J’ai particulièrement aimé cet aspect que les films éclipsent. Les personnages se retrouvent et tentent de pacifier les terres du Milieu. En effet, ce n’est pas parce que Sauron est vaincu que toute la menace a disparu. La Comté, comme tant d’autres régions, a aussi été touchée et les Hobbits auront fort à faire pour y ramener la paix.

J’ai déjà longuement décrit les personnages principaux dans mes précédentes chroniques dont je n’en parlerai pas plus. Juste quelques mots sur Sam qui est un personnage d’une grande valeur, il prouvera plus d’une fois son affection pour Frodon. Son importance est réelle, d’ailleurs c’est sur lui que se conclut la trilogie. Frodon me plaît moins, pourtant il se sacrifie pour les autres. Mes personnages favoris sont certainement les hobbits Merry et Pippin. J’aime aussi beaucoup Aragorn et Faramir ainsi qu’Eowyn, rare personnage féminin. Elle incarne une femme volontaire et qui a sa place aux côtés des hommes. Au contraire, Arwen, n’a vraiment aucune utilité. Sa romance avec Aragorn est à peine évoquée mais heureusement des annexes reviennent sur leur histoire. On peut aussi y trouver des informations sur le devenir et la descendance des personnages ainsi qu’un calendrier. Tout ce qui était dates  ne m’a guère intéressé mais montre bien la complexité de l’univers inventé par Tolkien. Par contre, toutes les histoires sur les personnages sont captivantes. Ceux-ci sont vraiment développés ; leur histoire personnelle est détaillée sans artifice. Impossible de ne pas s’attacher à eux.

En résumé :

Une belle œuvre, riche et complexe mais captivante. Les personnages semblent réels tellement ils sont bien développés. L’intrigue n’est pas ce qui m’a le plus plu mais j’ai adoré suivre les aventures de tous les personnages et les batailles livrées sont grandioses.

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Challenge : Je vide ma bibliothèqueFin de série

Citation :

– Que craignez-vous, madame ? demanda-t-il ? [Aragorn]
– Une cage, répondit-elle. [Eowyn] Rester derrière les barreaux, jusqu’à ce que l’habitude de la vieillesse les accepte et que tout espoir d’accomplir de hauts faits soit passé sans possibilité de rappel ni de désir.

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« C’est en s’ouvrant que le marchombre perçoit les forces qui constituent l’univers. »

Le Pacte des Marchombres de Pierre Bottero

Limites sans cesse repoussées
Plaisir infini
Ecriture.

 

Série en trois tomes
Tome 1 : Ellana – 426 Pages en GF
Tome 2 : Ellana, l’envol – 449 Pages en GF
Tome 3 : Ellana, la prophétie – 635 Pages en poche
Editions Rageot – 2006 à 2008

Pierre Bottero :

Pierre Bottero est né en 1964. Vivant en Provence avec sa femme et ses deux filles, il a pendant longtemps exercé le métier d’instituteur. Grand amateur de littérature fantastique, convaincu du pouvoir de l’imagination et des mots, il a toujours rêvé d’univers différents, de dragons et de magie.

« Enfant, je rêvais d’étourdissantes aventures fourmillantes de dangers mais je n’arrivais pas à trouver la porte d’entrée vers un monde parallèle ! J’ai fini par me convaincre qu’elle n’existait pas. J’ai grandi, vieilli, et je me suis contenté d’un monde classique… jusqu’au jour où j’ai commencé à écrire des romans. Un parfum d’aventure s’est alors glissé dans ma vie. De drôles de couleurs, d’étonnantes créatures, des villes étranges… J’avais trouvé la porte. »

« – Ellana, la voie des marchombres ne t’apportera ni richesse ni consécration, elle t’offrira en revanche un trésor que les hommes ont oublié : ta liberté. Si tu le désires, le peux accompagner tes premiers pas.
– Que voulez-vous dire ? »

Avis personnel :

Que dire sur cette trilogie sinon qu’elle est parfaite ? Chaque tome est merveilleux, les mots nous emportent. Le Pacte des Marchombres est la troisième trilogie portant sur le monde de Gwendalavir, les deux premières étant La Quête d’Ewilan puis Les mondes d’Ewilan. Si j’aime tous ces écrits, cette trilogie est sans conteste ma favorite. Dès le premier roman sur cet univers, j’ai été fascinée par les marchombres. Ellana est un personnage captivant que l’on ne peut oublier. Les deux premiers tomes racontent l’enfance et la formation d’Ellana, ils se passent chronologiquement en premier. Le dernier tome se passe quant à lui après Les Mondes d’Ewilan et porte sur la prophétie touchant Ellana. Je déconseillerai toutefois de lire les deux premiers tomes avant d’avoir lu les deux autres trilogies.

Dans les deux premiers tomes, le lecteur a connaissance du parcours d’Ellana. L’univers des marchombres est vaste et magnifique, il ne possède pas de limite. Mais avant de le rencontrer, Ellana Caldin a vécu de nombreuses aventures – rarement joyeuses. A la mort de ses parents, elle est adoptée par Pilipip et Oukilip, deux Petits. C’est un peuple simple qui vit en retrait des autres (ceux-ci n’imaginent même pas leur existence d’ailleurs), passant leurs journées à s’amuser. Guère intelligents mais parfois surprenants de sagacité, ils mènent une vie paisible sans conflit. Ils apportent toujours une note d’humour. Nommée Ipiutiminelle, la fillette va grandir avec eux. C’est là-bas qu’elle va commencer à développer ses capacités. Le lecteur ne peut que s’attacher immédiatement à elle. Lorsque le temps se fera ressentir, elle les quittera pour partir en quête de son passé. Après quelques péripéties, elle entrera alors dans la voie marchombre qu’elle ne quittera plus.

Lors de son voyage, elle rencontrera quantité de personnages, tous plus intéressants les uns que les autres. Côté marchombres, son maître Jilano Alhuïn possède un charisme étonnant. Doté d’une forte personnalité et ne supportant pas d’échouer quelque part, il se montrera un maître intraitable envers Ellana. Il apprendra aussi à ses côtés certaines valeurs humaines. Leur lien sera indissociable, même la mort ne pourra les séparer. Il y a aussi Sayanel, marchombre très sage et ami de Jilano. Tous les deux sont exceptionnels. Sayanel a aussi un apprenti, prénommé Nillem. Ce dernier est généreux, très doué mais aussi ambitieux. Ellana et lui vont se rapprocher mais ils finiront par se séparer irrémédiablement.

Ce qu’elle ressentait se situait au-delà des mots, si fort, si vrai et elle rageait de ne pas pouvoir l’exprimer.
Ce fut Sayanel qui lui tendit un stylet. Elle le saisit avec un regard reconnaissant et, sans réfléchir, traça trois lignes sur le bois de la table.
Force lumineuse et bienveillante
Gratitude infinie pour celui qui guide
Respect.

Jilano porta la main droite à son cœur. Aucun mot ne sortit de sa bouche.
Seuls ses yeux parlèrent.

La voie marchombre est explorée aux côtés d’Ellana et de Jilano c’est-à-dire les règles du Conseil mais surtout ce qui fait l’essence d’un marchombre. C’est passionnant à lire, on aimerait ne jamais quitter cet univers. L’équilibre et la liberté sont des notions clés. Elles renvoient à l’harmonie qui s’oppose au chaos qui commence à envahir Gwendalavir. Les marchombres seront amenés à effectuer un choix. Les sentinelles ont disparu (voire La Quête d’Ewilan) et l’imagination est devenue inaccessible. Le côté politique intervient aussi dans cette histoire.

Dans le dernier tome, Ellana retrouve beaucoup des personnages qu’elle a rencontrés au cours de ses aventures. Je ne dirai rien sur l’intrigue car il est impossible de ne pas spoiler. Ellana va vivre une dernière aventure (que le lecteur pourra lire) en compagnie de ses amis. L’affrontement entre l’harmonie et le chaos aura lieu, ce ne sera qu’une seule bataille mais elle sera décisive. Edwin, Ewilan et Salim sont ceux qui l’accompagnent pendant la première partie du roman. En effet, le livre est séparé en deux parties. Pendant une grosse moitié du roman, Ellana se souvient. A travers ces flashbacks, le lecteur prend connaissance de tout ce qui s’est passé après qu’il ait quitté Ellana et ses amis en compagnie des Fils du Vent. Il s’agit surtout de la formation de Salim. Tout comme Jilano l’a formée autrefois, Ellana enseigne la voie à Salim. Elle apprend aussi avec lui. Le personnage d’Ellana est étonnant. Intrépide, curieuse, très vive, courageuse, forte, fière, insolente et surtout talentueuse sont des adjectifs qui la qualifient. Peut-être trop parfaite (les héros de Pierre Bottero possèdent toujours des qualités phénoménales) mais elle reste attachante. Elle continue constamment de progresser et n’abandonne jamais. Tous les personnages évoluent et la plus étonnante évolution est celle de Salim qui devient bien plus mâture.

Sa condition de marchombre prenait naissance bien au-delà des limites de son corps. Elle le transcendait, et si son corps était enchaîné, blessé, affaibli, brisé même, elle n’en demeurait pas moins libre.
Elle était marchombre.
La tempête cessa soudain de souffler.
Les yeux d’Ellana se posèrent sur Jilano.
– Merci, souffla-t-elle.
Il fait froid.
Très froid.
Assez froid pour que ce soit une perle de glace qui, en réponse, roule sur la joue du maître marchombre.

D’autres personnages sont encore exceptionnels. Eejil et Doudou, croisés dans Le chant du troll, apportent leur magie et leur force. Aoro, se voulant maître du monde, croise le chemin d’Ellana. Leur rencontre changera la destinée du jeune homme. Il possède un discours maniéré et il apporte toujours un brin d’humour.

Aoro décrivant Ellana (tome 2) :

– C’est pourtant simple. Il suffit que je vous regarde, madame, pour comprendre que vous êtes un être sensible que la brutalité des hommes effarouche. Délicate, fragile, vous rêvez d’un monde de douceur et de celui qui saura le bâtir pour vous. Vous êtes résolument romantique et si l’inconnu et la solitude vous effraient, vous possédez sans nul doute de formidables qualités pour tenir une maison et préparer de bons repas à celui qui vous protégera.
Ellana, figée par la stupéfaction, ne réagit que lorsque Jilano étouffa un éclat de rire dans un éternuement factice.

Le style de Pierre Bottero est toujours aussi magique. Il y a une véritable musique dans son écriture, les mots livrent une poésie merveilleuse. Les réponses du poète et du savant en sont un témoignage. Les descriptions sont réelles et vivantes, les batailles sont ainsi palpitantes. Les chapitres sont plutôt courts, toujours rythmés. Malgré beaucoup de morts et de tristesse, il y a aussi des moments joyeux et surtout d’innombrables instants de bonheur. Impossible de ne pas sourire à la lecture de ces livres. On vit véritablement l’histoire d’Ellana. Avec elle, on découvre des endroits merveilleux. Et quand elle se questionne, ses interrogations résonnent en nous. Ces romans délivrent de nombreux messages philosophiques et invitent à se questionner. La voie des marchombres, c’est une quête de soi.

En résumé :

Le Pacte des Marchombres, c’est une trilogie époustouflante. Ellana, c’est un personnage hors du commun. Gwendalavir, c’est un monde merveilleux. Pierre Bottero réunit tous ces éléments dans des livres inoubliables où chaque mot est juste parfait.

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Challenge : Fin de série

Extraits :

Dialogue entre Jilano et Ellana dans le tome 1 :

– Pourquoi refuses-tu de me tutoyer ?
Ellana esquissa un sourire devant cette piètre tentative de changer de conversation. Elle répondit néanmoins à la question, sa voix pour une fois dépourvue de la moindre trace d’ironie.
– Parce que vous êtes mon maître, et que j’ai pour vous plus de respect que vous ne pouvez sans doute l’imaginer.
Jilano n’avait aucun moyen de savoir qu’il serait l’unique personne qu’Ellana vouvoierait dans sa vie. Toutes les autres, l’Empereur compris, auraient droit au tu familier. Il hocha la tête, à la fois comblé et surpris par la réponse.

Description d’Edwin dans le tome 2 :

Sa manière de se mouvoir. Souple et concentrée à la fois. Différente de celle des marchombres mais fascinante pour qui savait regarder.
Sa façon de regarder, justement. Sans rien fixer mais sans que rien ne lui échappe.
L’impression qu’il donnait d’être prêt à faire face en une fraction de seconde à n’importe quel événement.

Conseil du troll Doudou dans le tome 2 :

Le doute est une force, lui dit-il. Une vraie et belle force. Veille simplement qu’elle te pousse toujours en avant.