Albums

« Un tapis de fleurs de cerisiers a recouvert notre chère ville d’Hiroshima. »

Hiroshima, deux cerisiers et un poisson-lune de Alain Serres (texte) et Zaü (illustrations)

hiroshimaEditions Rue du Monde
Collection Histoire d’Histoire
33 Pages – 12,20 € – Mai 2005

Quatrième de couverture :

Yoko habite Hiroshima et, chaque année, la terrible histoire de la bombe A revient à son esprit ; c’était le 6 août 1945, à 8 h 15.

La vieille Tsukiyo a survécu mais elle préfère parler des cerisiers, des grues et du poisson-lune. Impossible qu’ils aient pu laisser une telle bombe tomber sur sa ville !
Yoko aime bien les histoires mais elle déteste quand on ment aux enfants. Pour la première fois, elle ose le dire.

Avis personnel :

Album certes mais pas pour les petits. Il est conseillé à partir de 8 ans sur le site de l’éditeur ce qui me semble correct. La collection Histoire d’Histoire propose des contes modernes avec des documents historiques pour raconter l’histoire du monde. Je l’ai découverte avec cet album et je serai curieuse de découvrir d’autres titres.

L’album s’adresse sans conteste aux enfants avec un récit composé d’un vocabulaire simple et de phrases courtes. Cela n’empêche pas une certaine profondeur. Yoko, qui signifie « la lumière du ciel », est une jeune fille habitant à Hiroshima. Ville dont le nom fait peur ailleurs comme le montre sa correspondante de San Francisco qui en a été effrayé. Chaque année, ses professeurs lui montrent les images chocs de la tragédie qui a affectée cette ville. Chaque année, elle rencontre aussi sa tante Tsukiyo (aka « nuit éclairée par la lune ») qui a survécu à ce désastre. Mais cette dernière préfère inventer un joli conte pour raconter la bombe qui est tombé Hiroshima. Pour Yoko, ce ne sont que des mensonges. Pour Tsukiyo, c’est un moyen de ne pas se rappeler cette journée. Mais il est impossible pour elle d’oublier. Le lecteur comprendra pourquoi elle ne raconte pas la vérité à Yoko dans les dernières pages. Celles-ci pourront peut-être être un peu difficiles à interpréter pour un jeune enfant par contre.

Les grues, ma Yoko, elles se sont enfuies par-dessus les cerisiers, les cyprès, les pruniers et c’est dans une fleur de volubilis qu’elles ont posé la bombe. Elle était maintenant si loin du gros avion noir qu’elle était minuscule, la bombe, comme un tout petit garçon qui se perd dans une forêt ! Portée par la rosée du matin, la fleur de volubilis a glissé jusqu’à la cascade qui l’a emportée encore plus loin…

Le texte raconte une histoire avec Yoko cherchant la vérité. Il raconte aussi un conte poétique cachant la réalité. Celle-ci est à lire entre les lignes ainsi qu’avec les documents d’époque et les explications qui sont apportés. Sur quelques pages se trouvent des photos illustrant l’Histoire. Tout commence par l’entrée dans la Seconde Guerre Mondiale puis les violences qui font rage jusqu’à ce que le paroxysme soit atteint avec la bombe atomique sur Hiroshima et quelques jours plus tard celle sur Nagasaki. Les photos ne sont pas violentes mais elles montrent une vérité atroce. En ce qui concerne les dessins, ils sont réalisés à la peinture. Tout en douceur, par petites touches ou par traces bien visibles, ils correspondent tout à fait à l’atmosphère dégagée par le texte. La mise en page n’est pas régulière mais tout est fait avec précision.

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Bonus : Quelques pages du livre.

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Science-Fiction

« Le monstre ? Il n’est jamais revenu. »

La sorcière d’avril et autres nouvelles de Ray Bradbury

sorciereavrilEditions Actes Sud Junior
Ecrits dans les années 50
Avril 2001 – 94 Pages – 11,50€
Illustrations de Gary Kelley

Quatrième de couverture :

Dans ce monde-là, les sorcières sont des jeunes filles qui rêvent de tomber amoureuses et d’aller danser, les hommes noirs échappés de la Terre vivent heureux sur Mars loin des hommes blancs, la brousse africaine a virtuellement envahi la chambre des enfants et les monstres marins émergent de l’eau pour faire écho aux sirènes des phares. Dans ce monde-là, les frontières entre le réel et l’imaginaire ont disparu, et le fantastique se mêle de poésie. Ce monde-là, c’est l’univers d’un maître de la science-fiction.

Avis personnel :

Ce recueil jeunesse est composé de quatre nouvelles de science-fiction. L’auteur envisage un autre monde, peuplé de créatures étranges, ou un avenir très destructeur.

La Sirène (The fog horn en VO) est la première nouvelle de ce recueil et ma favorite. L’histoire se passe dans un phare. La Sirène émet régulièrement un cri. Des profondeurs, un monstre millénaire l’entend et vient y répondre. L’atmosphère est plutôt angoissante. Cette nouvelle fait entre autre réfléchir sur la vie. J’ai aimé cette histoire et la façon dont elle est racontée.

C’est ça la vie, dit McDunn. Attendre toujours quelqu’un qui ne revient pas. Aimer toujours plus quelqu’un qui vous aime toujours moins. Et au bout d’un certain temps arriver à vouloir le tuer pour qu’il ne puisse plus vous faire souffrir.

Dans Comme on se retrouve (The other foot), les hommes noirs ont fui la Terre pour coloniser Mars où ils habitent enfin en paix. Mais une fusée s’approche d’eux… Comment se comporter face à cet homme blanc ? La date d’écriture de cette nouvelle est importante pour comprendre tous les événements de cette période : les noirs ayant des places réservées au cinéma, dans les bus, etc pour éviter le plus possible d’être mêlés aux blancs. Une nouvelle très intéressante pour réfléchir aux conditions sociales de cette période.

La brousse (The veldt) est une nouvelle bien étrange et dont la fin fait peur. Dans un futur technologique, les humains habitent dans des maisons et ont des appareils qui font tout à leur place : lacer ses chaussures, préparer à manger, etc. Dans cette nouvelle, une famille vit dans une de ces maisons. Si les parents se rendent peu à peu compte de la perte de leur liberté et veulent y remédier, les enfants ne sont pas prêts à tout abandonner. Ils n’ont guère d’affection pour leur parents et ont reporté cette amour sur leur pièce spéciale qui crée tout ce qu’ils imaginent. Si cela est censé n’être que de la fiction très proche de la réalité, quelle est la limite ?

La Sorcière du mois d’avril (The April witch) raconte l’histoire de Cecy, une sorte d’esprit qui peut vivre dans toutes sortes de choses (chien, feuille, goutte de pluie…). Elle prend possession du corps d’Ann car elle veut tomber amoureuse. Elle va alors à une soirée dansante avec Tom, épris d’Ann. Une histoire d’amour particulière.

J’ai adoré l’écriture de ces nouvelles. Tout est très poétique et philosophique. Ce recueil est classé jeunesse et il doit être très intéressant de l’étudier. Mais toute personne peut le lire pour son propre plaisir.

Un dernier mot sur les illustrations qui accompagnent le texte. Peu nombreuses, elles correspondent bien aux récits. Elles sont en pastel, j’ai beaucoup aimé leur rendu. Vous pouvez voir quelques créations dans la galerie de l’auteur pour les intéressés.

En résumé :

Des nouvelles très poétiques qui invitent le lecteur à réfléchir sur le monde.

Bilans

Août 2013

Bonjour ! Dernier article avant la rentrée… J’ai lu beaucoup de romans ce mois-ci, ça faisait longtemps ! J’ai lu 11 livres : 6 romans, 1 beau livre, 2 livres humoristiques et 2 mangas. De belles découvertes mais aussi quelques déceptions.

LIVRES LUS :

  • ROMANS :

Bilbo Le Hobbit de J.R.R. Tolkien

J’avais envie de découvrir le livre après avoir – enfin – vu le film. Les aventures sont intéressantes mais il manque un petit côté plus épique. Les personnages restent plutôt superficiels et froids excepté Bilbo. Le style littéraire est très différent de celui de la trilogie Le Seigneur des anneaux, le public visé étant plus jeune. Tolkien montre sa présence à de nombreuses reprises, ça m’a rappelé par moment Lewis. Quelques fois passent mais il le fait un peu trop souvent à mon goût. Mais dans l’ensemble, j’ai apprécié cette lecture. J’ai surtout hâte de voir comment Peter Jackson va adapter la suite.

Lettres de l’intérieur de John Marsden

Un roman jeunesse que j’avais déjà lu dans mon enfance et dont je gardais un bon souvenir. Il s’agit d’un roman épistolaire dont les protagonistes sont Mandy et Tracey. Les deux jeunes filles apprennent à se connaître au fil des lettres mais sait-on réellement qui est l’autre ? Si Mandy se livre complètement dès le début, Tracey ment sur beaucoup de choses… Et lorsque Mandy se rend compte que Tracey lui a caché quelque chose d’essentiel, tout change. La vérité est terrible mais les deux ‘amies’ restent en contact… Un roman dur mais touchant. La fin reste très ouverte, au lecteur d’imaginer ce qu’il veut – surtout le pire.

L’appel de l’ange de Guillaume Musso

Cela faisait longtemps que je n’avais rien lu de cet auteur. D’habitude, même si ce n’est rien de transcendant, j’aime ses livres pour passer un bon moment. Mais ce livre-ci, j’ai mis longtemps à accrocher. Tout m’a paru surréaliste et à la fin, il y avait quantité de révélations sur révélations. Trop de choses. L’enquête m’a néanmoins intéressée à certains moments et le suspense est plutôt bien maintenu (sauf quand les révélations ne finissent plus par étonner). Les descriptions m’ont aussi parfois ennuyée, certaines sont vraiment inutiles. Quand aux personnages, excepté Jonathan, les autres ne m’ont pas vraiment intéressée. Bref, une lecture un peu décevante.

La grammaire est une chanson douce de Erik Orsenna

J’ai été surprise par l’histoire de ce livre. Jeanne, la narratrice, et son frère Thomas se retrouvent perdus sur île, incapables de prononcer le moindre mot. Grâce à monsieur Henri et les habitants de l’île, les voilà embarqués dans un étrange voyage au pays des mots. Règles de grammaire racontées de façon amusante, mots se mariant et divorçant les uns avec les autres…la langue française est belle. Cette beauté musicale s’oppose à la sécheresse des mots vidés de sens, décortiqués dans des textes. Un beau texte mais je m’attendais à quelque chose de plus poétique – un peu déçue donc. De plus, je ne partage pas toutes les idées de l’auteur. Certains mots employés pourraient aussi perdre le lecteur lambda, étant quand même assez spécialisés dans l’étude de la langue française.

Le ciel est partout de Jandy Nelson

Un livre jeunesse sur le deuil. Lennie a perdu sa sœur Bailey et tente de surmonter cette perte. Il y a aussi Toby, le petit-ami de Bailey, autant rongé de chagrin qu’elle. Et Joe, un nouvel arrivé dans la ville et qui semble s’intéresser à elle. Est-ce que Lennie a le droit d’être heureuse ? Je n’ai pas apprécié de suite ce roman, les actions de Lennie étant plutôt condamnables. Mais au fur et à mesure, je me suis attachée à cette histoire – pas vraiment aux personnages, et j’ai dévoré ce roman en quelques heures. C’est un beau roman qui célèbre la vie, l’amour, la musique…

L’orpheline dans un arbre de Susie Morgenstern

Clara-Camille Caramel est une orpheline riche à qui rien n’a jamais manqué si ce n’est une famille. Suite à un concours, elle gagne un voyage en Californie pour passer quinze jours dans une vraie famille. Mais arrivée là-bas, il n’y a que Jeremiah, un vieil homme… Il n’y a pas de vrai surprise côté scénario (en même temps, c’est un livre jeunesse donc c’est peut-être pour ça…) et les prétendues révélations m’ont paru trop surfaites. L’histoire en elle-même l’est aussi avec des personnages plutôt stéréotypés. Je ne me suis intéressée aux personnages que vers la fin du roman et cela n’a pas suffit à me faire apprécier cette lecture. Il y a toutefois quelques jolis passages et certains messages intéressants sont délivrés.

  • AUTRES :

Vivre en Chine de Reto Guntli et Daisann McLane [Chronique à venir]

Un très beau livre montrant des demeures traditionnelles et modernes de la Chine.

Weird things customers say in bookshops de Jen Campbell [Chronique]

Des anecdotes, étranges, amusantes, affligeantes…que des clients disent dans des librairies.

Yotsuba&! de Kiyohiko Azuma [Tomes 1 et 2]

On suit les aventures quotidiennes de Yotsuba depuis qu’elle est arrivée dans une nouvelle ville avec son père. Cette fillette de six ans partage de nombreuses aventures avec ses voisines Asagi, Fûka et Ena. L’héroïne est attachante et les autres personnages sont sympathiques. L’histoire est simple mais ce manga se démarque des autres par cela. Le seul défaut pour ma part, ce sont les dessins que je n’apprécie pas plus que ça, spécialement les visages. Cela ne m’empêche pas d’apprécier ce manga.

AUTRES CHRONIQUES PUBLIÉES EN AOÛT :

CHALLENGES :

Ajout de nouvelles séries lues dans le challenge Fin de séries Mangas.

ACQUISITIONS ET PAL :

+12 / -9

J’ai lu une bonne partie de mes achats de ce mois-ci.

POUR LE MOIS DE SEPTEMBRE ?

Je pense essentiellement lire de la littérature jeunesse mais rien de précis pour l’instant !

CHRONIQUES SUR LA BLOGOSPHÈRE :

La blogosphère est un lieu de tentations. Voici quelques livres qui ont éveillé mon intérêt.

  • Weird things customers say in bookshops de Jen Campbell chez Alexandra.
  • Un Zoo En Hiver de Jirô Taniguchi chez Alison Mossharty.
  • Lire Lolita à Téhéran de Azar Nafisi chez Elinor.
  • Une planète dans la tête de Sally Gardner chez HanaPouletta.