Rendez-vous dans le noir de Otsuichi
Titre original : Kurai tokoro de machiawase
Editions Picquier – 253 pages
Juin 2014 – 8,50€
Traduction de Myriam Dartois-Ako
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Quatrième de couverture :
Michiru a perdu l’usage de la vue dans un accident et vit recluse dans une grande maison, comme dans un œuf de ténèbres. Un jour, elle apprend qu’un meurtre vient d’être commis à la gare toute proche. Peu de temps après, la jeune fille sent une présence dans la maison et comprend qu’un intrus s’est introduit chez elle. Progressivement, dans l’obscurité et le silence, se noue une étrange relation entre celui qui se cache et celle qui ne voit pas.
C’était comme si les ténèbres avaient soudainement pris forme et bougé. Il était là.
Un huis clos où le noir prend vie et brouille nos sens jusqu’au vertige, et un thriller psychologique sans effusion de sang ni violence, fondé sur la découverte progressive de deux êtres coupés du monde et voués à la solitude.
Avis personnel :
Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les éditions Picquier pour cette lecture.
La quatrième de couverture annonce ce livre comme un « thriller psychologique » mais je n’ai pas du tout eu cette impression à la lecture. C’est un huit clos – voire deux, c’est certain. Mais c’est une histoire simple, celle de deux personnages solitaires, qui n’étaient pas amenés à se rencontrer mais qui pourtant vont coexister.
Michiru est une jeune femme qui a perdu la vue et qui vit seule dans l’ancienne maison de son père, désormais décédé. Son seul contact à l’extérieur est une amie d’enfance qui vient la voir une fois par semaine. Elle passe la plupart de son temps allongée sur son futon, recroquevillée comme un enfant, à écouter le silence. Akihiro est employé dans une imprimerie. Associable, il fuit le contact des autres depuis l’enfance. A son travail, il est perçu comme un être en marge. Accusé de meurtre, il se réfugie en secret chez Michiru. Commence alors une cohabitation des plus étranges…
Je n’ai pas perçu Akihiro comme un être redoutable. Il ne fait pas de bruit et est désolé d’imposer sa présence à Michiru. On n’en oublierait presque qu’il est un meurtrier. L’est-il réellement ?
Michiru va toutefois s’apercevoir de son existence et elle ne saura pas comment réagir. Est-il réellement dangereux ? Pourquoi se cache-t-il chez elle ?
Tous les deux apprennent alors à vivre ensemble, sans nécessairement apprendre à se connaître, contrairement au lecteur. La focalisation est interne avec une narration à la troisième personne. Le point de vue change selon les personnages, soit Michiru soit Akihiro. Sauf la fin, où la narration passe brièvement à la première personne.
Sous les rayons du soleil, je te vois, Michiru, marcher la tête haute, ton visage épanoui libéré de toute peine.
J’ai aimé ce livre dès la première page. La narration tout en finesse nous fait découvrir la rencontre de ces deux individus. Il n’y a pas de grande péripétie et il y a parfois des redites selon le point de vue des personnages, mais ce récit m’a plu.
La condition d’aveugle est bien retranscrite, le désespoir de l’être est fortement ressenti. Mais il est toujours possible de se battre…
En résumé :
Un très beau récit. J’ai aimé lire la rencontre de ces deux personnages.
Une maison d’édition que j’ai découverte récemment qui a l’air de proposer des ouvrages de qualité ! Découvrir la condition d’une personne aveugle est quelque chose que je n’ai encore jamais expérimenté en lisant…
PS : j’adore la nouvelle version du blog !
J’adore cette maison d’édition (littérature asiatique <3) !
Merci pour la version. 🙂
Depuis ma première expérience avec cette éditions, avec mon coup de coeur qu’était Ma vie palpitante de Kim Ae-Ran, je suis à l’affût de nouveau titres de ce genre et celui-ci ma foi m’a l’air fort intéressant !
J’aime beaucoup la littérature asiatique et particulièrement cette maison d’édition. 🙂