C’est la vie, Lili de Valérie Dayre
Editions Rageot – 153 pages
Illustrations de Anne Romby
Quatrième de couverture :
Tout avait commencé normalement pour un 30 juillet sur l’autoroute : les départs en vacances, les embouteillages, les disputes…des histoires très ordinaires. C’est après que tout a changé. Ce mois d’août, Lili s’en souviendra.
L’auteur :
Valérie Dayre est née en 1958 à Cahors. Puis, Béthune, Dijon, Téhéran, Paris seront les étapes d’une enfance heureuse, de celles qui façonnent la joie de vivre.
Elle écrit parce qu’elle a aimé lire, dans l’espoir de faire revivre, pour ceux qui la liront, les émotions et les pensées, douces ou terribles, que lui ont transmis beaucoup d’écrivains.
Avis personnel :
Il est difficile de parler de ce roman sans trop en dévoiler. Dès les premières pages, nous sommes plongés dans l’univers de Lili, une petite fille de douze ans. Sous forme de journal intime, elle nous raconte son départ en vacances qui donne lieu à des rencontres peu amicales et de nombreuses disputes. Par la suite, elle nous révèle ses journées et certains détails commencent à nous alarmer…
Ce livre est séparé en plusieurs parties. La première est narrée par l’héroïne tandis que le narrateur externe à l’histoire reprend son rôle dans les suivantes. Celles-ci sont d’ailleurs particulières. Nous sommes plongés d’une réalité à une autre et on finit par se demander ce qu’il s’est réellement passé. La première partie nous accroche et on ne doute pas un seul instant de sa véracité.
Lili est une petite fille qui se sent un peu à part. Un peu renfermée sur elle-même, elle regarde et analyse les actions des personnes l’entourant. Elle n’hésite pourtant pas à dire ce qu’elle pense mais se faisant rabrouer, elle cesse peu à peu de se confier. Sa relation avec ses parents est au centre du roman. Lili est aussi accompagnée d’un chien qui devient son compagnon. Elle lui attribue le don de parole et celui-ci reflète en vérité une image d’elle-même. A travers cette histoire, Lili apprend à grandir et comme elle le dit elle-même, la fiction rattrape parfois la réalité.
Etait-il temps de mettre le mot « fin » ?
Sourdement, Lili voulait que l’histoire s’arrête. En relire certains passages l’attristait, comme si, parfois, les mots, les phrases avaient couru, volé, plus vite que sa pensée, plus vite que sa volonté, couru de toute la vitesse de leurs jambes grêles et nerveuses martelant les pâles rayures mauves. Couru au-devant de la réalité.
L’écriture est très agréable à lire, étant parfois même poétique. Ce livre est destiné à la jeunesse, la lecture est donc très fluide mais j’ai trouvé certains mots un peu difficiles pour un enfant. Les quelques dessins accompagnant le texte, généralement encadrés, sont superbes. Le chien présent dans l’histoire est adorablement représenté.
Un dernier petit extrait :
Sa voix était basse, car les voix se font sourdes quand le rêve y passe. Non pas le simple souhait d’une promenade en bateau, mais le désir inlassable de voguer loin des terres et loin du monde.
En résumé :
Un livre poignant où les connaissances du lecteur sont sans cesse remises en question.