L’homme aux cercles bleus de Fred Vargas
Editions J’ai Lu – 220 Pages
Quatrième de couverture :
« Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ? »
Depuis quatre mois, cette phrase accompagne des cercles bleus qui surgissent la nuit, tracés à la craie sur les trottoirs de Paris. Au centre de ces cercles, prisonniers, un débris, un déchet, un objet perdu : trombone, bougie, pince à épiler, patte de pigeon…
Le phénomène fait les délices des journalistes et de quelques psychiatres qui théorisent : un maniaque, un joueur.
Le commissaire Adamsberg, lui, ne rit pas. Ces cercles et leur contenu hétéroclite sont de mauvais augure. Il le sait, il le sent : bientôt, de l’anodin saugrenu on passera au tragique.
Il n’a pas tort. Un matin, c’est le cadavre d’une femme égorgée que l’on trouve au milieu d’un de ces cercles bleus.
Avis personnel :
Ce livre-ci est un des premiers romans de Fred Vargas et c’est surtout la première aventure du commissaire Adamsberg. Je vous ai déjà parlé de cet homme dans ma chronique de Pars vite et reviens tard où il m’avait laissé une impression assez mitigée. C’est toujours le cas et je ne pense pas que cela changera en lisant d’autres livres avec ce personnage. Ce roman permet donc d’introduire Jean-Baptiste Adamsberg et Adrien Danglard. On en sait plus sur eux que dans d’autres livres, quelques informations sur leur passé sont données par exemple, mais finalement peu de choses sont dévoilées.
Les personnages sont une composante majeure des policiers de Fred Vargas. Ils sont très atypiques, ayant chacun des caractéristiques particulières qui ressortent. Nous avons dans un premier temps notre héros avec le commissaire Adamsberg et son aide avec Danglard. Si le premier est un homme lent, se fiant à son instinct, le second a besoin de preuves pour croire quelque chose plutôt qu’une vague intuition. Adamsberg a une manière bien personnelle de résoudre les enquêtes. Il n’essaye pas de réfléchir de manière ordonnée sinon ses pensées s’échappent. Il fait ce qui lui semble être correct sans se poser de question ainsi il n’hésite pas à interroger à multiples reprises un suspect pour lequel Danglard a de la peine. Ce dernier respecte tout de même son patron et s’il ne le comprend pas, il apprend peu à peu à se fier à lui. On apprend à les connaître petit à petit tout au long du roman et on les retrouvera avec plaisir dans de futurs récits. Je ne me suis pas réellement attachée à eux mais j’aime suivre ces deux hommes dans leurs enquêtes. Ils ont des qualités et des défauts même si certains traits sont un peu forcés. Ainsi le fait qu’Adamsberg n’arrive pas à oublier Camille mais ne cesse pas pour autant de coucher avec d’autres femmes est répété à plusieurs reprises tout comme le penchant de Danglard pour l’alcool.
Les autres personnages sont tout autant particuliers. L’auteur nous brosse le portrait des personnages importants dans l’histoire : le côté enquêteur et le côté suspect. Mathilde Forestier est une océanographe de renom. Quand elle a trop vu de poissons, elle s’intéresse aux hommes en suivant les gens dans la rue et en notant leurs activités dans des cahiers. Elle recueille chez elle Charles Reyer, un aveugle beau mais qui se montre méchant, n’acceptant pas son handicap. Clémence Valmont, vieille dame assez laide, passant son temps à répondre à de petites annonces, loge aussi chez Mathilde. Et que dire du personnage de l’homme aux cercles dont Adamsberg se méfie…
L’intrigue est intéressante et bien construite. Il y a des révélations surprenantes et on se demande où cela va nous conduire. Nous sommes parfois menés sur de fausses pistes en même temps que la police avant de revenir vers la bonne au gré des trouvailles d’Adamsberg. Il y a toutefois une certaine facilité dans la résolution de l’enquête et quelques questions qui demeurent sans réponse. Le style de l’auteur est agréable et la lecture facile. Il est par contre dommage qu’il n’y ait pas eu de découpage en chapitres.
En résumé :
Une intrigue intéressante avec des personnages très particuliers. Une lecture agréable mais d’autres livres de cet auteur sont plus captivants.