Peter Pan de James Matthew Barrie
Editions Gallimard – 252 Pages
Illustrations de Jan Ormerod
Traduit par Henri Robillot
Quatrième de couverture :
C’était un vendredi soir, à Londres, M. et Mme Darling dînaient chez des amis, après avoir confié leurs enfants Wendy, John et Michael, à la nurse Nana, une chienne terre-neuve.
Nana étant attachée dans la cour, la voie était donc libre pour que Peter Pan, le garçon qui refusait de grandir, vienne rechercher son ombre. La voie était libre également pour qu’il entraîne, avec la complicité de Tinn-Tamm – la fée pas plus grande que la main – les petits Darling vers son pays, le Pays de Nulle Part. Une île enchantée habitée par des sirènes, des Peaux-Rouges, des fées et des pirates menés par le sinistre Jack Crochet, qui ne cherche qu’à se venger de Peter Pan et à échapper au crocodile qui s’est déjà régalé de sa main droite.
Avis personnel :
Qui ne connaît pas Peter Pan, ce garçon qui ne grandit pas ? Bien entendu, nous avons tous en tête la version de Walt Disney : merveilleuse et sans rien pour choquer les jeunes enfants. Et bien, ce n’est absolument pas le cas dans la version originale de James M. Barrie ! En effet, dans celle-ci, beaucoup plus de violence mais aussi un univers original et fantastique mis en place.
Peter Pan est un personnage peuplant les rêves de tous les enfants. Mais une nuit, il apparaît réellement à Wendy. Celle-ci, avec ses frères, va alors le suivre jusqu’au Pays de Nulle Part. Cette île est peuplée de toute une foule de personnages à commencer par Peter Pan et les enfants perdus qui sont sous son commandement. Mais il y a aussi les Pirates, plus féroces les uns que les autres, menés par le terrible Capitaine Crochet, ainsi que des indiens, les Peaux-Rouges, issus de plusieurs tribus, et de multiples animaux dont le célèbre crocodile faisant tic-tac. Et tous ce petit monde se poursuit les uns les autres jusqu’à réussir à s’éliminer. Nos jeunes héros vont vivre dans cette île de nombreuses aventures, contées ou non, jusqu’à retourner chez eux.
Impossible de m’attacher aux personnages. Seuls quelques uns sont mis en avant : Peter Pan, Wendy et Jack Crochet. Les autres sont décrits brièvement et ne jouent qu’un rôle mineur dans l’histoire. Peter Pan est un garçon imbu de lui-même, capricieux, autoritaire…bref, détestable la plupart du temps. On peut voir quelques unes de ses faiblesses et qualités au fil du récit mais rien de suffisant pour que ce soit un personnage que j’apprécie. Il agit donc comme un chef plutôt qu’un père par rapport aux enfants perdus mais n’est qu’un enfant face à Wendy jouant le rôle de mère pour tous. Cette dernière, bien qu’étant au centre de l’histoire, fait pâle figure. En effet, elle incarne la conception du rôle de la femme au 19ème siècle qui n’a guère d’autre occupation que les tâches ménagères. Le seul personnage qui m’a intéressé est le capitaine Jack Crochet qui a une vraie personnalité. Autre personnage : la fée Tinn-Tamm (ou Clochette). Elle ne vit que pour Peter Pan (qui finira par l’oublier comme tout le reste) et se comporte comme une vraie peste. Moi qui appréciait beaucoup ce personnage dans les adaptations récentes de Walt Disney, quelle déception !
Mon avis est donc assez mitigé. Certes, l’univers mis en place est très intéressant et l’histoire est novatrice. Mais les personnages, les actions et la cruauté très présente m’ont beaucoup gêné. Heureusement, James M. Barrie a un style d’écriture superbe. Empli d’humour, alternant entre les leçons de morale, les commentaires ou l’histoire, tout simplement génial ! Il a toutefois une manière particulière de conter l’histoire qui pourra en rebuter certains. En effet, tout au long du roman, il fait de nombreux retours en arrière ou annonce des évènements du futur. Il peut aussi présenter diverses hypothèses possibles pour orienter son récit et ne choisir qu’un événement qu’il veut raconter. Il peut aussi annoncer que quelque chose s’est produit et revenir dessus en précisant que cela aurait pu se passer comme ça. Finalement, il interpelle le lecteur mais celui-ci ne peut qu’assister impuissant à ce qui se passe.
C’est un roman qui s’inscrit dans son époque. En effet, les idées sur la femme dans la société par exemple y sont propres. Je ne suis pas sûre que le donner à lire à des petits soit une bonne idée. Mieux vaut se contenter de la version édulcorée de Walt Disney correspondant à toutes les époques et découvrir l’histoire originale après avoir grandi.
Extrait :
Tous les enfants, sauf un, grandissent. Ils savent très tôt qu’ils grandiront. Voici comment Wendy le découvrit. Un jour – elle était alors âgée de deux ans -, comme elle jouait dans le jardin, elle cueillit une fleur et courut l’offrir à sa mère. Sans doute était-elle en cet instant radieuse car Mme Darling, la main posée sur le cœur, s’écria : « Oh, si seulement tu pouvais rester ainsi à jamais ! » Elle n’en dit pas plus long mais, dès cet instant, Wendy sut qu’elle était condamnée à grandir. A deux ans, tout enfant le sait. Deux est le commencement de la fin.
En résumé :
Un livre qu’il faut avoir lu, ne serait-ce que pour savoir qui est réellement Peter Pan. Pour ma part, j’apprécie beaucoup le style d’écriture de Barrie ainsi que l’univers mis en place mais très peu les personnages. De plus, il y a beaucoup de cruauté ou d’idées trop vieilles pour notre époque moderne.
J’ai été très surprise par le tempérament de Peter Pan, très différent de celui des films… Ça m’a assez dérangé, je dois dire. Donc, je ressors, un peu déçue de ce roman, malheureusement…
Pareil, je n’ai absolument pas apprécié ce personnage et difficilement les autres. ;x
Ton avis m’intrigue quand même,il faudrait que je le lise un jour…
C’est à lire. ^-^
Il n’est pas très long de plus, et malgré le style d’écriture parfois un peu ancien, ça se lit facilement.
Je pense le lire car j’aime découvrir ce qui se cache sous le Disney mais je garde ton avis en tête pour ma lecture 🙂
Bonne découverte alors. :]
Tiens, je me suis toujours dit que la version originale devait être très proche de celle de Disney … (vive ma naïveté). Ton avis m’intrigue, je pense que je vais me pencher sur cette version pour connaitre la vraie histoire de Peter Pan (je dis ça comme s’il avait existé, c’est bizarre ^^)
Non, Disney atténue beaucoup tout ce qui est trop violent quitte à quelque fois carrément changer certains éléments de l’histoire. ^^
Bonne découverte en tout cas ! :] Et puis, c’est la vraie histoire de Peter Pan telle qu’elle a été imaginée !
Je l’ai dans ma PaL mais je dois avouer que je suis pas super motivée à le lire. Surtout que je me souviens pas du tout de la versioon de Disney, et que je sens que cette » version originale » va me traumatiser xD
Elle est beaucoup plus crue que celle de Walt Disney c’est sûr !
Très belle chronique!
Merci ! ^-^